Édition; symphonie sur la page

Il semble aisé de mettre un livre en page. Après tout, ce n’est qu’une succession de mots assemblés dans plusieurs colonnes! Comparable à la musique, c’est lorsque qu’on connaît les bases qu’il est possible de faire de belles compositions esthétiques et fonctionnelles. La mise en page ne fait pas exception, elle nécessite l’expertise de professionnels pour être efficace. Voici quelques aspects importants à considérer.

Comme mentionné précédemment, l’art de mettre en page un ouvrage littéraire pourrait être comparé à l’art de composer de la musique. La composition doit être rythmée, basée sur une valeur constante (tempo). Ce faisant, le lecteur aura des repères et pourra se laisser guider dans sa lecture.

Telle une tablature, la mise en page possède son squelette qui permet de faire une composition organisée, cohérente avec son lot d’accents toniques. Chaque élément de chaque page est placé sur une même grille.

Le choix d’un papier est influencé par plusieurs caractéristiques. L’une des variables est la couleur. Elle est généralement blanche, mais peut avoir une subtilité de teinte comme le crème pour donner un aspect plus prestigieux, par exemple pour un menu de restaurant. Ou encore, beige fibreux pour un aspect plus naturel pour une publication sur les changements climatiques.

L’épaisseur aussi joue son rôle dans l’expérience qu’on aura en le feuilletant. Un papier plus épais, plus lisse et plus opaque aura un fini de très haute qualité. Finalement, sa composition peut aussi être pertinente si vous prônez des valeurs environnementales. Cela peut aussi être une des plus-values de votre ouvrage.

Le choix de la police de caractères influence grandement la lecture. Certaines typographies sont plus efficaces pour les titres alors que d’autres aideront les lectures plus longues. Par exemple, le titre d’une affiche écrit en majuscules, dans une graisse forte et avec des lettres condensées aidera à sa lecture de loin, car toutes ces caractéristiques combinées lui donnent plus d’importance dans la composition.

À l’inverse, il sera plus aisé de lire un roman rédigé en casse régulière (capitale initiale et lettres minuscules) et utilisant une typographie à empattements. Ces caractéristiques créent des formes distinctives et offrent un bon contraste. En combinant une lecture fluide et un plus petit effort pour décoder les mots, le lecteur aura plus tendance à poursuivre sa lecture.

Plusieurs types de reliure existent afin de remplir différents besoins. Il s’agit principalement de choisir en fonction du rendu désiré. Un livre plus prestigieux auquel nous aimerions donner un côté plus traditionnel et artisanal pourrait tirer avantage d’une reliure cousue. Pour un livre plus fonctionnel et moderne, une reliure allemande (carrée) sera bien plus pertinente. Finalement, à la fin du spectre des reliures possibles, la brochure sera rapide et très peu coûteuse pour les productions avec un faible volume de pages.

La grosseur de la publication sera choisie dépendamment du type d’ouvrage. Un livre plus photographique, comme un portfolio, tirera profit à être un peu plus grand. Ces livres ont souvent une place de choix dans les bibliothèques et servent d’outils de référence. À l’opposé, un roman qu’on veut apporter avec soi en voyage est pratique en format de poche.

En plus de la grosseur des pages, il y a l’orientation de celles-ci. Un livre qui aura plus de texte, comme les romans par exemple, aura tendance à être plus vertical (format portrait). Un livre ayant plus de belles grandes photos pourrait tirer avantage à être horizontal (format paysage). Finalement, un format carré peut bien se prêter à des ouvrages soignés ou pour des événements spéciaux.

Telle la une d’une revue, la couverture d’un livre a un impact majeur sur le succès de l’œuvre. Elle crée d’abord le premier contact avec le client, puis l’influence grandement dans sa décision d’achat grâce à sa capacité de toucher l’imaginaire et parce qu’elle est directement liée aux émotions. La couverture exprime en un coup d’œil la qualité du contenu, il est donc vital d’y donner tout le soin et les efforts nécessaires afin qu’elle représente bien les nombreuses pages suivantes.

L’aspect physique du dos du livre est directement lié à la reliure. La majorité des reliures étant allemandes (carrées) cela offre une belle surface pour indiquer les informations pertinentes de façon claire. Cette facette du livre est la deuxième plus importante après la couverture, car si le livre n’est pas placé de face, il sera placé sur le côté au travers de plusieurs autres. Il ne faut donc pas négliger son look!

Pour les livres d’art, il est également possible d’utiliser la gouttière comme support pour ajouter du visuel ou simplement une couleur. Cette technique rarement utilisée surprendra la personne intéressée en plus d’aider le livre à se faire remarquer.